auteurice complice

Pour l’édition 2022, nous questionnons les inévitables révoltes. Le dispositif initié en 2018, consistant à commander un texte à un.e auteur.trice, sorte de grand témoin des festivités, est reconduit cette année avec :

Anette Gillard

« Depuis que j’ai été élu (pas du tout démocratiquement) auteurice complice du festival Démostratif (ou Démonstratif si vous voulez créer une pointe d’énervement chez les organisateurices), j’ai eu à cœur d’apporter mon grain de sel (ou mon grain de sable ou tout ce qui pourrait ressembler à une petite chose qui fait avancer ou reculer le schmilblick) dans la création de cette édition n°5 (iels écrivent ça avec un # je crois, c’est bien aussi mais j’affectionne particulièrement le petit ° après le « n » et j’aime bien les « » aussi et puis les ( ) vous l’aurez remarqué). Je suis particulièrement enchantée d’être présent sur ce festival qui me tient à cœur (j’aime bien l’image, comme un festival qui tiendrait mon cœur entre ses mains, c’est chouette), et en particulier cette année avec ce thème « Inévitables Révoltes » qui ouvre des perspectives à la fois puissantes et réjouissantes (parce que la révolte peut être sombre mais elle peut aussi être une fête, je voulais le préciser au cas où parce que ça me semble important, c’est d’ailleurs sans doute tout le propos de ces parenthèses, non ?). 

Je ne vous ferais pas la liste de tout ce qui me révolte, nous n’en finirions pas. Je ne vous ferais pas l’affront de vous expliquer pourquoi nos révoltes sont inévitables, imparables, inexorables. On ne peut pas créer dans l’acceptation du monde qui nous entoure. Chacun.e des artistes que vous croiserez sur ce festival seront, à leur manière, des révolté.e.s. Il est important que nous renversions nos peurs et nos colères afin d’en faire des objets artistiques (je deviens sérieux quand je parle de la révolte, parce que c’est un sujet primordial dans ma vie et… oui ? Ah… on me dit que je n’ai pas besoin de m’étaler sur ma vie et mon rapport à la révolte parce que sinon on n’en finira pas de cette parenthèse qui est déjà bien assez longue). »

Bio

Auteurice, Anette termine en 2021 son Master Approches Critiques des Arts de la Scène à l’Université de Strasbourg, au sein de laquelle elle s’est initiée à l’écriture théâtrale. 

Sa pratique intensive du théâtre commence au lycée en Normandie où elle effectue un Baccalauréat option Théâtre Expression Dramatique. Elle y travaille notamment avec la compagnie Du Zieu dans les Bleus menée par Nathalie Garraud, et des acteur.rice.s de la troupe de Robert Cantarella et de la Piccola Familia. Elle participe également, en tant que comédienne, à la création d’une pièce d’Abdel Hafed Benotman qui sera présentée au Théâtre Mega Pobec d’Évreux. 

De 2015 à 2017, pendant sa licence d’Arts du spectacle à Strasbourg, elle crée avec d’autres étudiant.e.s, dont Sacha Vilmar, la compagnie Unhomme Unfemme avec laquelle ils montent La Pyramide ! de Copi. Elle passe ensuite à la mise en scène, grâce au théâtre universitaire de Strasbourg, avec lequel elle monte un spectacle autour de textes d’Abdel Hafed Benotman qui sera créé au printemps 2018. 

Commence ensuite la véritable coopération avec Sacha Vilmar, qui lui commande un texte sur la question du mythe, M pour Médée sera créé en 2019. Le deuxième spectacle Les Rats quittent le navire ou une histoire sans fin, est créé à l’automne 2020 et marque le début professionnel de ce duo, à Strasbourg. 

Anette Gillard effectue des recherches sur la théorie de l’écriture féminine. Elle travaille actuellement sur plusieurs autres textes ayant pour thèmes les violences policières, les relations familiales ou la question des Grands Hommes.  

Depuis septembre 2021, elle enseigne la dramaturgie à l’université de Strasbourg et elle travaille en tant que dramaturge autour du prix Bernard Marie Koltès au Théâtre National de Strasbourg.

ses publications

Médée toujours in Dare-Dare 02 (2020)

Vives, fortes, ensemble in Dare-Dare 03 (2021)