
Après ses études d’art à l’ESAD de Saint-Etienne et à l’Université de Brighton, Mathilde Segonds poursuit son parcours au sein du département d’Écriture dramatique de l’ENSATT. Elle développe et approfondit un travail qui s’articule entre les arts visuels, le spectacle vivant et l’écriture. Elle a eu l’occasion de prendre part à différentes expositions et événements sous ce statut d’artiste-autrice (Les Subs, Cabinet du livre d’artiste à Rennes, Cité du Design à Saint-Etienne, Marlborough Théâtre à Brighton, Maison des écritures Lombez, Théâtre des Marronniers, Centre international de poésie Marseille…). En 2019, elle rejoint Anima Fact, compagnie de butô, d’abord comme dramaturge et comme danseuse. Mathilde Segonds s’intéresse à développer un art pluridisciplinaire et multiforme.
« La mutation du corps se produit déjà dans le réel : parfois il se met à faire des choses que l’on ne comprend pas, créant peur, inquiétude, angoisse. Notre corps nous échappe et nous perdons le contrôle, et il acquiert une forme d’autonomie, il s’émancipe. Nous nous mettons alors à chercher des indices, lire les symptômes pour essayer de savoir ce qui déraille et de réparer à tout prix. Et si ces transformations pouvaient être joyeuses ?
J’ai eu la chance d’être invitée à prendre part à cette belle aventure de Démostratif en tant qu’artiste associée. Dans le cadre de ce partenariat j’ai écrit le texte, Pas Touche, autour du thème de cette année : Étranges Mutations.
La place importante pour la recherche et l’expérimentation donnée par ce festival ainsi que la bienveillance de l’équipe ont créé pour moi un écrin rêvé pour inventer une histoire dans un genre que je n’avais pas encore exploré, celui de la science-fiction. Voulant m’échapper du récit inspiré du réel, j’ai voulu me projeter dans le futur à l’autre bout de la galaxie. Qu’est-ce qui viendra après nous ? Où en sera l’humanité dans des centaines d’années ?
À l’heure où nous perdons espoir dans la préservation de notre planète, j’ai voulu imaginer quelque chose de plutôt drôle concernant l’avenir de notre espèce. Comment allons-nous évoluer ? Allons-nous seulement évoluer ? Pourrait-on imaginer une régression, une fragilisation de notre espace ? En tout cas la mutation nous permet d’imaginer les possibles qui nous attendent, ces possibles dont nous pouvons nous emparer. Qui souhaitons-nous être, nous et nos bizarreries, nos contradictions, nos forces, nos beautés ? Notre non-fixité est organique, elle nous permet de nous adapter, d’apprendre, de nous empouvoirer.
Ce festival est un festival d’art vivant, d’art mutant, j’espère que vous en sortirez un tout petit peu différent·e, que vous y rencontrerez des expériences joyeuses, tout comme j’ai été moi-même un tout petit peu transformée par le travail avec la formidable équipe qui l’a élaboré. »
Mathilde Segonds